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Sur les peuples autochtones aux Philippines

Federico Labaglay, OMI
Conseiller général pour l'Asie-Océanie

«Espèces menacées» peut être une description tragique mais peut-être appropriée de tant de «peuples autochtones» dans le monde aujourd'hui. Être en danger et lutter pour survivre marquent leur situation difficile. C'est le cas, par exemple, des nombreuses communautés culturelles des Philippines, en particulier à Mindanao (où travaillent actuellement de nombreux Oblats appartenant à la province philippine). Ironiquement, ces peuples autochtones sont sans défense et sont gravement menacés d'extinction dans leur propre environnement d'origine. Parmi les nombreux problèmes critiques auxquels ils sont actuellement confrontés, il y a les suivants: être dépossédés de leur domaine ancestral et donc également condamné à une pauvreté abjecte, être victimisés et déshumanisés par des groupes dominants (être en proie à de nouvelles formes de colonisation ou de néocolonialisme), être éloignés de la source de leur propre culture (désintégration culturelle) due au progrès et au développement qui non seulement font des ravages dans leur environnement, mais ne respectent pas aussi leur mode de vie indigène, etc.

En effet, les peuples autochtones ou les PA peuvent être considérés comme parmi les plus pauvres des pauvres. C'est une des raisons pour lesquelles les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, inspirés et poussés par le charisme de saint Eugène de Mazenod, ont délibérément choisi de voyager et de faire le ministère avec eux. Le ministère des peuples indigènes ou Lumad (c'est le nom générique donné à tous les PA à Mindanao) est maintenant l'un des principaux engagements apostoliques des OMI aux Philippines. Les Oblats des Philippines ont voyagé avec les différentes tribus indigènes de Mindanao - avec les Dulangan Manobos du Sultan Kudarat, les Tedurays de Maguindanao, les Manobos Arumanen de la province de Cotabato, les Badjaos et les Mapuns de Sulu et Tawi-tawi. , juste pour citer quelques exemples. En atteignant, beaucoup d'Oblats ont éprouvé les douleurs de ces dépossédés. Dans le but de les accompagner dans leur cheminement, de nombreux Oblats ont déjà mis leur vie et leurs membres en danger. Et dans la lutte pour être solidaire avec ces plus pauvres des pauvres, de nombreux Oblats ont également expérimenté les vicissitudes de la marginalisation.

Les études actuelles sur la mission ont inventé certaines terminologies afin que les missionnaires servent efficacement ces peuples. Des mots comme liminalité, convivence (présence missionnaire comme être avec ou vivre avec les pauvres plutôt que faire pour eux), mission inversée (apprendre des pauvres plutôt qu'enseigner ou faire quelque chose pour eux), entre autres du langage missionnaire. Il existe d'autres concepts de mission qui méritent d'être explorés. Il ne s'agit pas de faire du missionnaire au-dessus des autres dans un milieu ministériel. Cela vise plutôt à faire découvrir au ministre une pratique plus saine dans le ministère auprès des peuples privés de leurs droits afin que la présence missionnaire et le voyage avec eux soient en effet libérateurs et vivifiants plutôt que dominateurs et mortels (on peut le rappeler, car exemple, qu'il y a eu des cas dans le passé où les missionnaires n'étaient que devenus des instruments involontaires des desseins et de la domination coloniales).

Il y a aujourd'hui un appel et un défi pour un ministère de démarcation des frontières aux IP en marge (car en effet beaucoup de PA sont maintenant situés de façon précaire aux marges). Paradoxalement, malgré leur pauvreté, il y a tant de cadeaux précieux que les PA peuvent offrir, en particulier à ceux qui oseraient les atteindre. Comme l'écrivait Francis ZABALA dans sa thèse de doctorat:

Il pourrait même arriver que, si on y prête attention, ce sont les plus marginalisés eux-mêmes qui libéreraient le monde de ses tendances dominantes. Mais ce qui est peut-être le plus important, c'est que c'est Dieu qui prend l'initiative d'appeler le missionnaire à la marge. Ainsi, une rencontre avec les plus marginalisés pourrait bien faciliter aussi une rencontre avec Dieu. Et le voyage avec les plus abandonnés dans leur lutte pour s'éloigner du précipice pourrait bien être aussi un voyage avec Dieu. Car Dieu est avec les gens. Dieu marche et voyage avec les gens dans les marges. Le missionnaire est alors appelé à se rendre dans les marges pour rejoindre Dieu et le peuple alors qu'ils luttent pour éviter de tomber dans le vide.

Grâce au Oblate Communications, le site officiel des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée pour avoir partagé cette histoire.

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